Epicode

Sans titre? Je suis comme ces pages de World, d'Open Office ou encore de Texte edit, celle qui sont intitulées "Sans titre". Puis à force d'ouvrir des sans titres, les sans titres se numérotent formant des "Sans titre 5" ou "Sans titre 8". Mais parlons de moi. Moi, je suis un texte, et mon nom, ou plutôt mon titre, c'est Sans titre. Non pas que je n'en ai pas, la preuve, c'en est un, mais je ne mérite pas d'avoir un titre. Je ne suis ni de Victor Hugo, ni de Tolkien, ni de Joanne Kate Rolling. Mon auteur, c'est tout simple Boule de Papier Maché, ou Machy. Qu'elle est feignante celle là! Elle m'a nommé Sans titre, en plein dans l'originalité! Mais peut être que je ne le mérite pas... Je ne suis qu'un texte banal écrit par une auteure sans talent...
Machy débarqua en trombe dans la pièce où Sans titre récitait son monologue. Elle paraissait énervée, sa colère bouillonnante n'allait pas tarder à s'abattre sur son pauvre texte.

- Sans titre! Comment oses-tu me traiter de sans talent?! Je t'en ferai bouffer des plumes!

Des stylos bics tu veux dire...

- Même pas, les touches de mon clavier!

Sans vouloir te manquer de respect, tu écris quand même sur une tablette...

- Qu'importe! Et bien retourne à ton monologue si ça te chante, sache que je suis ton auteure, ta créatrice, ta mère, et que tu me dois le respect.

Oui maman!

Excusez moi chers lecteurs de l'intervention de ma stupide auteure, continuons à parler de moi. Enfin, j'espère que je ne vous ai pas perdu en court de route. Suis-je bête! Si vous lisez ceci, c'est évidemment que non. Bref. J'aimerai vous raconter une histoire, comme tout les autres textes. Mais Machy en a décidé autrement, elle trouve ce concept trop banal. Mon rêve, ce serai de raconter une belle histoire d'amour, une histoire mélancolique, triste, qui vous ferez sortir des gouttes des yeux... Ou alors, une histoire d'aventure, avec de l'action! Raconter l'histoire d'un explorateur, vous prendre en haleine, vous plonger dans l'action! Mais ce ne sont que des rêves éphémères, des songes idéalistes. Dans ce texte, il n'y a ni histoire d'amour, ni action. Je pourrai vous raconter l'histoire d'amour entre le crayon et la feuille. Oh les pauvres, il étaient tellement mignons ensemble. Mais ils ont été séparés et abandonnés pour finalement devenir inutilisés. Les ordinateurs et les tablettes les ont remplacé. L'alliance entre un écran, évoquant la feuille et un clavier, évoquant le crayon. Je pourrai aussi vous raconter des scènes d'actions, quand le poignet de Machy bouge à toute vitesse, que ses doigts manient le stylo bic qu'elle voudrait me faire avaler. Maintenant, c'est plutôt ses tapotements contre le bureau en bois, puis ses mains se dirigeant toute deux vers le clavier, et ses doigts s'enfonçant un à un dans les touches, à une vitesse hors du commun. Et puis en ce moment, ce sont ses pouces qui travaillent. Il appuient sur les touches de la tablette qui s'illuminent au contact de ses doigts.

Je suis fier d'être un texte. De pouvoir vous raconter ce que je veux, d'être constitué de lettres. Les possibilités sont infinies, je ne dépend que de mon auteure. Mais au final, c'est elle qui dépend de moi, qui se fait absorber par l'histoire. Je lui échappe des mains, et j'évolue comme je veux, pour finalement devenir un texte original. Et puis, mon auteure se rend compte qu'elle a dépassé les une page qu'elle voulait faire, elle va me faire taire. Me faire taire à tous jamais? Non, si je continue mon histoire, si je continue les chapitres. Mais maintenant, je vais devoir m'arrêter, avec ce fameux point, le point final.